À la fois sujet, motif et figure de prédilection du cinéma, l’alcool est présent dès les films des premiers temps, traverse les censures et les époques pour rester encore aujourd’hui un enjeu important de la représentation du cinéma contemporain.
Personnages d’ivrognes, d’abstinents ou de contrebandiers, situations éthyliques comiques ou tragiques, symbole de virilité et de force de caractère ou signe de faiblesse psychologique et de déchéance morale, boisson réconfortante, stimulante et vivifiante ou poison addictif anémiant et débilitant, l’alcool garde au cinéma ses qualités polymorphes, ses fonctions ambivalentes et ses valeurs ambigües. Les images de l’alcool, plaisantes ou répugnantes, structurent l’imaginaire et les conceptions du spectateur, bien avant qu’il ne devienne consommateur. Le cinéma donne le goût de l’alcool. Mais l’alcool donne aussi le goût du cinéma en lui offrant des situations homériques, des personnages magnifiques et des images poétiques. Car filmer l’alcool, c’est filmer l’ivresse.
Cet ouvrage s’intéresse aux mises en scène de l’alcool, à la manière dont l’alcool, et ses usages, dynamise le cinéma, quitte à troubler ses formes narratives et figuratives. Passant en revue des dizaines de films issus de l’histoire du cinéma et d’innombrables scènes inoubliables, de Méliès à Ozu, d’Hitchcock à Cassavetes, des Tontons flingueurs aux Bronzés, de Jackie Chan à Mickey Rourke, de James Bond à Roger Rabbit et de Rio Bravo à Springbreakers, cet essai, revigorant, abreuvera les cinéphiles assoiffés.
Editions du Caïd
192 pages
Décembre 2015